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Trois types d’instruments de la politique environnementale et leur fonctionnement

Face aux défis environnementaux croissants, les gouvernements adoptent divers instruments pour réguler et protéger l’écosystème. Parmi ces outils, les instruments économiques, réglementaires et volontaires jouent un rôle fondamental. Les taxes environnementales, par exemple, incitent les entreprises à réduire leurs émissions polluantes en les pénalisant financièrement.

Les réglementations, quant à elles, fixent des standards stricts que les industries doivent respecter sous peine de sanctions. Les accords volontaires encouragent les entreprises à adopter des pratiques durables sans contrainte légale. Ces trois approches combinées permettent de créer un cadre global pour une gestion plus responsable des ressources naturelles.

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Les instruments réglementaires

Les instruments réglementaires tentent de régler les problèmes d’environnement directement par des politiques de protection du capital naturel. Ils constituent l’une des principales catégories d’instruments utilisés par les pouvoirs publics dans le cadre des politiques environnementales. La France, en particulier, a une tradition particulièrement forte en matière d’instruments réglementaires.

Catégories d’instruments réglementaires

  • Normes de qualité environnementale : Elles définissent les seuils de qualité à atteindre pour les différents compartiments de l’environnement (air, eau, sol).
  • Normes d’émission : Ces normes fixent les limites d’émissions polluantes pour les entreprises et les secteurs industriels.
  • Interdictions et restrictions : Certains produits ou activités peuvent être interdits ou restreints pour limiter leur impact environnemental.

Les instruments réglementaires présentent l’avantage de la clarté et de la prévisibilité. Les entreprises savent exactement ce qui est attendu d’elles et peuvent planifier en conséquence. Ces instruments peuvent aussi être perçus comme rigides, limitant ainsi l’innovation et l’adaptation des entreprises aux nouvelles technologies et pratiques plus durables.

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Les instruments économiques

Les instruments économiques visent à modifier les comportements par des incitations financières et des mécanismes de marché. Ces outils incluent notamment la taxation et les marchés de droits de pollution. Ils s’appuient sur le principe du pollueur-payeur, cherchant à internaliser les coûts environnementaux.

Taxation

La taxation consiste à faire payer par l’agent émetteur de la déséconomie externe une taxe égale au montant de cette déséconomie. En d’autres termes, les pollueurs sont financièrement pénalisés pour les dommages qu’ils causent à l’environnement. Cela peut concerner divers secteurs : émissions de CO2, consommation de ressources non renouvelables, utilisation de produits polluants. Les taxes environnementales doivent toutefois être conçues de manière à ne pas trop pénaliser la compétitivité des entreprises.

Marché de droits de pollution

Le marché de droits de pollution, élaboré par Dales, permet de fixer une quantité de pollution acceptable et de vendre des droits de pollution correspondants. Ce système crée un marché où les entreprises peuvent acheter et vendre des droits d’émission, favorisant ainsi la réduction des émissions de manière efficiente. Un exemple emblématique est le protocole de Kyōto, qui engage les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tels que le CO2, CH4, N2O, HFC, SF6 et PFC. San Francisco a appliqué ce système pour la gestion de la pollution de l’air.

Les instruments économiques, tout en encourageant les changements de comportement, offrent une flexibilité précieuse aux entreprises, leur permettant de choisir la méthode la plus rentable pour réduire leurs impacts environnementaux.

instruments environnementaux

Les instruments volontaires

Les instruments volontaires reposent sur des engagements pris par les acteurs économiques sans contrainte légale directe. Ils incluent les engagements volontaires et les négociations bilatérales entre agents. Ces instruments se basent sur des accords de coopération et des initiatives auto-régulées par les entreprises.

Engagements volontaires

Les engagements volontaires désignent divers arrangements institutionnels où les entreprises s’engagent volontairement à respecter des normes environnementales. Ces engagements peuvent prendre la forme de chartes, de codes de conduite ou de labels écologiques. Borkey et Glachant ont défini ce concept en 1997, soulignant l’importance de l’implication volontaire des entreprises dans la protection de l’environnement.

Ces engagements offrent une flexibilité aux entreprises pour adapter leurs pratiques à des standards environnementaux sans subir de régulations strictes. Cela permet d’inciter un grand nombre d’acteurs à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement tout en évitant des coûts réglementaires élevés.

Négociations bilatérales

Proposées par Ronald Coase, les négociations bilatérales constituent une autre forme d’instrument volontaire. Elles permettent aux entreprises et aux parties prenantes de négocier directement des solutions aux problèmes environnementaux. Ce mécanisme repose sur l’idée que les parties, par la négociation, peuvent trouver un accord mutuellement bénéfique pour réduire leur impact environnemental.

Les instruments volontaires, en favorisant la coopération et l’innovation, offrent une alternative intéressante aux régulations strictes et aux instruments économiques. Ils permettent d’explorer des solutions flexibles et adaptées aux spécificités de chaque secteur.